On nous pose régulièrement la question : “Pourquoi est-ce que je peux sauter en parapente en vol Ascendance ou Prestige l’après-midi, mais pas le matin en vol Découverte ?”… Outre le fait que l’on parle de vol en parapente plutôt que de saut en parapente, on vous explique ici le pourquoi du comment niveau poids 😉
En parapente, nous utilisons la notion de Poids Total Volant (PTV). C’est le poids de l’ensemble de l’équipage, tout équipé, avec tout le matériel de vol.
Par exemple, les parapentes biplaces Gin Fuse 4 en taille 41 ont une fourchette de PTV de 90 à 220 kg. Notre pilote, Julien, pèse 65kg. Si on ajoute 20kg de matériel, il peut donc (sur le papier) emmener un passager de maximum 135kg. Bastien, lui, pèse 85kg, auquel on ajoute 20kg de matériel. Pour rester dans la fourchette de poids homologué, son passager doit peser 115 kg maximum.
Les limites physiques des pilotes
Comme on l’a vu, la résistance matérielle permet aisément d’emmener des passagers lourds. Cependant, le facteur humain est à prendre en compte dans l’équation. La force physique nécessaire dans certaines situations nous amène à limiter le poids de nos passagers, car si notre matériel est conçu pour, notre musculature ne l’est pas 😉 !
Les réactions de l’aile selon le poids
Une aile faiblement chargée est moins maniable et plus sensible aux mouvements de la masse d’air. Une aile très chargée, donc dans le haut de la fourchette, est plus longue à décoller, il faut courir plus longtemps. La vitesse de vol est un peu plus élévée, les commandes de pilotage sont plus physiques, tourner demande plus d’espace.
Les réactions de l’aile sont différentes selon qu’on se situe dans la fourchette haute ou basse du PTV. De ce fait, il nous est essentiel de connaître le poids du passager pour anticiper comment notre aile va réagir et donc choisir des créneaux où l’aérologie est adaptée à la situation.
Voler en matinée
Le matin, sur les faces Ouest, l’air est calme, il n’y a pas suffisamment de contrastes de température pour créer des mouvements de masse d’air. Nous préparons l’aile tout en haut du décollage et nous courons pour donner de la vitesse au parapente et s’envoler. Ce sont des conditions idéales pour faire voler les enfants ou des passagers n’excédant pas 80 kg. Au-delà, si le passager ne respecte pas les consignes de course données au décollage, la sécurité de l’équipage est beaucoup moins assurée.
Voler l’après-midi
Une fois le soleil arrivé plus haut dans le ciel, les pentes se réchauffent, la masse d’air le long de ces pentes s’élève : c’est la brise de pente montante. Cette brise (plus ou moins puissante) va venir gonfler l’aile sans que nous ayons à courir toute la longueur du décollage. Être plus lourd sous le parapente se revèle être un avantage dans cette situation car le parapente avance plus vite face à la brise, il est plus maniable…
Priorité à la sécurité
Les indications de poids selon les types de vols sont faites pour optimiser la sécurité. Le parapente est un sport météo-dépendant. Si le jour J, les conditions ne sont pas celles attendues et que plusieurs éléments combinés amènent à nous faire douter de la sécurité, alors, nous renonçons au vol.
Un adage bien connu des parapentistes dit “ Mieux vaut regretter d’être au sol que regretter d’être dans le ciel”.